Première étape, un long papier de Danielle Bleitrach consacré à la dernière émission « On ne peut pas plaire à tout le monde » dans laquelle sest fourvoyé un Mélenchon qui, semble-t-il, fut littéralement cloué au pilori télévisuel. Quallait-il faire dans cette galère ? La question reste centrale sagissant de ces shows (celui dArdisson en tête) qui pervertissent tout propos jusquau divertissement c'est bien le but : détourner de l'essentiel. Pourquoi des politiciens aiment-ils sy montrer, hein ? Lauteure aborde dailleurs la question en passant, mais concentre son analyse sur la forme médiatique du pseudo débat pseudo en lui-même et pas seulement du fait quil soit mené par des amuseurs et non pas par des journalistes (la nuance nest en loccurrence quanecdotique).
On nest pas obligé non plus de regarder ces conneries qui encombrent la télé. Mais si on le fait ça marrive , autant que ce soit aussi pour prendre plaisir à en comprendre les mécanismes. Cest ce qua fait Danielle Bleitrach, par penchant professionnel de sociologue. « Entendre les "bobos" à 2500 euros de loyer mensuel crier "à la déportation" en banlieue est riche denseignement sur lévolution de la société française. », ainsi démarre-t-elle une pertinente analyse sur la fin de la « moyennisation » de la société qui avait permis de vraies avancées sociétales. « Face à cette situation, poursuit-elle, le monde paillettes et strass ne voit dissue que dans le maintien de ses privilèges et donc dans laccentuation du mépris des pauvres, quil sagisse de ceux des pays occidentaux, que de ceux du Tiers-Monde. Ils vivent dans le danger permanent des hordes barbares. » « Si lon ne mesure pas cette évolution sociétale, on ne perçoit pas en quoi ce personnel médiatique, ce petit monde de la presse est contraint à être ce quil est. Au niveau le plus général, celui de la piétaille journalistique, les conditions sont comparables à celles des salariés diplômés et qualifiés avec lextension du chômage et de la précarité. Mais si lon veut atteindre la direction du Système, participer aux allées du pouvoir, il faut payer son écho de corruption. Cest un monde soumis à une terrible concurrence pour ne pas tomber de "la charrette". »
Voilà pour aujourdhui, je ne vais pas tout vous recopier, non ! Cliquer ici [Les enseignements dune émission détestable 26/06/05] ça vaut le coup on dirait du « cest pour dire » mais autrement enfin, si jose dire
Deuxième étape, dun tout autre genre : un article du n°24 de CQFD (Ce quil faut détruire), intitulé « Le Oui repasse en tête ». Un délice de papier dans la tradition des grands pamphlets « à la française » qui se perpétue depuis des siècles au moins depuis le XVIIIe. Pas de références plus précises qui exposeraient Olivier Cyran à un dommageable gonflage dego. Jen ai trop dit, voyez ce début, et poursuivez si le cur vous en dit, par la magie dun clic :
« Deux jours après la grosse baffe du 29 mai, Christine Ockrent tenait salon sur France 3. Tout lancien régime y était réuni, rose et poudré comme à Versailles, continuant à déguster du Oui comme Marie-Antoinette de la brioche : un maître-sondeur (Stéphane Rozès), un expert aux cheveux oxygénés (Pascal Perrineau), un directeur dopinion (Serge July), un socialiste (Pierre Moscovici) et quelques autres qui leur ressemblaient comme deux gouttes de verveine. Lun parlait du « front de la conservation sociale » forgé par les électeurs du Non, un autre postillonnait sur leur « xénophobie », un troisième saffligeait de lère glaciaire quallait connaître lUnion européenne. Leur baratin déjà mille fois ressassé, mille fois réfuté, et que les urnes venaient de disqualifier pour de bon quarante-huit heures plus tôt, ils nous le resservaient comme au premier jour, vivifié par leur appartenance toute neuve à une minorité rebelle quoique archi-dominante. Lesprit pionnier de Lafayette...
« Cependant, nos marquis se targuant de causer au nom de la démocratie, au point de se confondre totalement avec elle, ils savisèrent que le « camp du Non » avait bien droit à un tabouret au bout de la table, près du rince-doigts en faïence et du crachoir Louis XV. Non bien sûr quil faille accorder le moindre crédit à ce que peuvent dire les vilains, les hétéroclites, les « extrêmes qui se touchent », les trop-Français, les pas assez-Français. Mais quand même, malgré les maladies vénériennes dont ils sont porteurs, malgré la bouse qui leur colle aux semelles, malgré leur rigidité fruste, leurs acquis sociaux fétides, leur peur irrationnelle du changement, ces gens-là existent. Rappelle-moi, ils ont même gagné une élection, non ? Alors il faut faire avec. Un peu, pas trop, presque pas. Juste assez pour égayer le banquet. Cest là où la décadence aristocratique toucha au sublime. Car qui reçut des mains de la douairière Ockrent le titre dambassadeur de la France des 55 % ? Sur quel bouffon lamicale des seigneurs allait-elle se venger de la fronde référendaire ? Coupons court au suspens : Jean-Claude Bailly ! Oui, le patron de Force Ouvrière. Petite chose toute molle, sauf le respect. Bonne tête à claque, piètre orateur. Chaque fois quil hasardait un mot sur la « dimension sociale » du vote, la dinde Ockrent lui volait dans les plumes en caquetant : « ah ça, mais !... » Le Bailly en était tout ébahi. Pas moyen de finir une phrase. Dès quil gonflait les joues, lautre lui claquait le bec. On ne la même pas vu partir.
« Ce quon a vu par contre, et avec fascination, cest lapplication avec laquelle les poudrés entreprirent de ne pas « se couper » totalement du peuple. Le peuple avait ses raisons, après tout. [ suite ]
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