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Complément de "c'est pour dire", blog de gérard ponthieu http://c-pour-dire.com/

Nouvelles du front. Le sort des journalistes reflète de près l’état du monde

Nouvelles du front. Le sort des journalistes reflète de près l’état du monde

Certes, je ne suis pas le dernier à dégoiser sur la presse et ses abus. Pas le seul non plus, heureusement. Il le faut en nos contrées où les délires médiatiques sont à l’image de nos sociétés gavées de tout, surtout de produits frelatés. Pour autant, je ne manque jamais de dire que, même avec ses abus, les inconvénients de toute presse valent mieux que pas de presse du tout… Pour s’en convaincre, au besoin, ces quelques exemples venant non pas des zones de guerre ouverte mais du « front » plus lointain, là où des journalistes du quotidien travaillent au péril de leur liberté et aussi de leur vie.



L'IFEX (Échange international de la liberté d'expression), basé à Montréal, œuvre à défendre et à promouvoir la libre expression via un réseau mondial de 64 organisations. Son bulletin hebdomadaire est des plus inquiétants sur l’état du monde. Au sommaire :

→ Mexique. Des journalistes visés par les trafiquants de drogue
→ Colombie. Un climat de peur étouffe les médias à Cúcuta
→ Haïti. Un journaliste tué
→ Philippines : Les chiens de garde de la liberté de la presse sont traités d'«ennemis de l'État»
→ Népal : Un rédacteur en chef meurt de ses blessures


Mexique. Des journalistes visés par les trafiquants de drogue

Au Mexique, les journalistes courent de graves dangers s'ils décident de couvrir le trafic de drogue. En 2004, deux journalistes ont été assassinés dans les villes de Tijuana et de Matamoros à cause de leur travail. La semaine dernière, un rédacteur en chef a été abattu, un chroniqueur judiciaire a échappé de peu à une tentative d'assassinat et un correspondant spécialisé dans le trafic de drogue est disparu.

→ Voir aussi un article du Time Magazine sur les trafiquants de drogue qui sèment la peur le long de la frontière Mexique-Etats-Unis.


Colombie. Un climat de peur étouffe les médias à Cúcuta

Les journalistes de Cúcuta, une ville de l'est de la Colombie, travaillent dans un climat de peur, un climat où les attentats contre la presse demeurent impunis et où l'autocensure est devenue la norme, selon Reporters sans frontières.

Pour les journalistes, Cúcuta est l'un des endroits les plus dangereux de la Colombie. Huit des 38 cas rapportés de menaces contre des journalistes dans le pays en 2004 se sont produits dans cette ville. Bien que les journalistes impliqués dans ces affaires aient reçu une certaine forme de protection policière, les auteurs de ces attentats s'en sont tirés. Plus d'un an après que le procureur de la ville eut ouvert des enquêtes dans six de ces cas, personne n'a été accusé ni arrêté.

Cúcuta est la capitale du département du Norte de Santander, région de la Colombie qui a vécu ces dernières années de durs affrontements entre forces de la guérilla et paramilitaires de droite. Un puissant groupe paramilitaire, les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), contrôle un grand nombre des quartiers pauvres de Cúcuta et est connu par l'influence qu'il exerce auprès de plusieurs importants personnages locaux du gouvernement, dont l'ancien chef du bureau du procureur public.


Haïti. Un journaliste tué

La mission de maintien de la paix des Nations Unies en Haïti vient d'ouvrir une enquête sur la mort du journaliste Laraque Robenson, blessé mortellement pendant qu'il couvrait des affrontements entre d'anciens soldats haïtiens et des casques bleus dans la ville septentrionale de Petit-Goâve, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), la Société interaméricaine de la presse (SIP) et Reporters sans frontières.

Robenson est mort le 4 avril 2005, deux semaines après avoir été atteint de projectiles lors d'un incident survenu le 20 mars au cours duquel les casques bleus ont eu recours à la force pour faire sortir d'anciens soldats qui occupaient un poste de police.

RSF
→ La mission de l'ONU essuie des critiques


Philippines. Les chiens de garde de la liberté de la presse sont traités d'«ennemis de l'État»

L'Alliance de la presse de l'Asie du Sud Est s'est jointe à des organisations des Philippines pour exiger des explications du gouvernement à la suite de la nouvelle selon laquelle les autorités ont espionné les groupes de défense de la liberté de la presse et en ont qualifié plusieurs d'« ennemis de l'État ».

Le 4 avril 2005, le Syndicat national des journalistes des Philippines (NUJP) révélait que le Service du renseignement des Forces armées des Philippines (ISAFP) avait produit un CDrom dans lequel il considère l'association des journalistes et le Centre du journalisme d'enquête des Philippines (PCIJ) comme des sympathisants communistes et des « ennemis de l'État ».

Le NUJP, affilié à Fédération internationale des journalistes (FIJ), est un bruyant défenseur de la liberté de la presse aux Philippines, qui attire l'attention sur le nombre levé des journalistes assassinés. Le PCIJ, qui est membre de la SEAPA, est un pionnier du journalisme d'enquête dans le pays. Il a publié des exposés sur la corruption qui ont entraîné la chute de deux ministres du gouvernement.

Rapport de la FIJ


Népal. Un rédacteur en chef meurt de ses blessures

Khagendra Shrestha, rédacteur en chef et directeur du journal népalais « Dharan Today », est mort de ses blessures après avoir été atteint de projectiles tirés par des inconnus dans l'est du Népal, selon ce que rapportent le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières.

Shrestha, qui était âgé de 45 ans, a succombé le 1er avril 2005, deux semaines après que des hommes armés furent entrés dans son bureau à Dharan et eurent ouvert le feu sur lui, l'atteignant à la tête. Les forces de sécurité népalaises accusent les rebelles maoïstes du meurtre, mais ces allégations n'ont pas été confirmées.

Selon un rapport récent de la FIJ, la censure et les attaques dirigées contre les journalistes s'aggravent. Depuis le coup d'État, onze journalistes ont été détenus pendant plus de 48 heures; trois d'entre eux sont toujours incarcérés et une centaine environ se cachent ou ont pris le chemin de l'exil. À peu près la moitié de toutes les publications du Népal ont cessé de paraître, surtout à l'extérieur de la vallée de Katmandou. Des centaines de journalistes ont perdu leur emploi, et bien plus encore courent des dangers.

Sur le Népal :
RSF
CPJ
Rapport de la FIJ
Les blogueurs népalais défient la répression

site web de l'IFEX 


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